Signez la pétition contre la future loi Hadopi
La loi Hadopi qui met en place la riposte graduée contre le téléchargement illégal va être examiné en conseil des ministres d’ici quelques jours. Cette loi est issue de la commission Olivennes, véritable mesure liberticide qui viserait tout simplement à couper l’accès Internet aux contrevenants. J’en parlé il y a quelques semaines, lorsque les députés européens se sont opposés à la mise en place d’une telle mesure.
Véritable coup politique des ayants droits (producteurs de musique essentiellement) il faut à tout prix faire entendre notre voix car on s’avance encore une fois vers une protection d’un business modèle dépassé à coup de législation vraiment nuisible au final au développement d’Internet et de notre économie.
Et la propagande est déjà là ! Les producteurs de disques viennent de commander un sondage sur différentes questions autour de la riposte graduée, évidemment très en leur faveur, histoire de bien sclérosé une fois de plus le cerveau du mouton français moyen. SVM a de son côté eu la bonne idée de proposer une pétition pour dénoncer la future loi, et même si je ne sais pas trop l’impact que peut avoir ce genre d’initiative, je vous invite donc à la signer ici et à la diffuser le plus possible…
Kelblog évoque également l’arrêt de mort du WiFi ouvert avec cette nouvelle loi. En tant que jeune eCommercant, j’évoquerais aussi l’hallucinante commission d’Albis chargée d’appliquer la redevance pour copie privée au plus grand nombre de supports possibles : si vous achetez un baladeur numérique, téléphone portable, clef USB, cd vierge, vous payez une taxe car on suppose que vous allez écouter des fichiers téléchargés illégalement sur ces supports ! On ne peut pas punir d’un côté le téléchargement illégal et de l’autre prélever une taxe en présumant le téléchargement illégal, ça s’appelle une double peine. Le pire, c’est quand on voit ou l’argent va, aux grosses bouses commerciales diffusées en boucle à la radio, principalement. Bref, on nous prend vraiment pour des cons en France… il est encore temps pour réagir !!
Très bon billet (bien que comportant certaines fautes d’orthographe), j’ai signé sans hésiter cette pétition.
Combien de temps des choses aussi caricaturales vont-elles encore se produire dans un pays de citoyens considérés à la fois comme des pirates et des vaches à lait …
[...] appelant à la lutte contre le téléchargement illégal. Ils manifestent un soutien explicite au projet de loi Hadopi déjà abordé dans ce blog voulu par Nicolas Sarkozy et Christine Albanel. C’est vrai [...]
Liberticide ? En effet, cette loi empêchera les délinquants -pour un temps déterminé- de continuer leur pillage. Je suggère à tous les signataires courageux et responsables de votre pétition de mettre leurs propres biens (appart, voiture, téléphone, ordi) en libre accès au public et d’apprécier à leur tour les bénéfices d’une société du vol sans limite.
@Jean-Joseph : Tu n’as pas vraiment l’air d’avoir pris le recul nécessaire pour apprécier comme il se doit ce projet de loi dans son ensemble.
Personne ici ne prétends que télécharger c’est bien, jamais, c’est du vol, point barre.
En l’état, c’est 300 000 euros et 3 ans de prison pour qui télécharge, c’est trop, il faut trouver autre chose. La riposte graduée, pourquoi pas, mais pas comme ca.
Comment peut-on prétendre lutter contre le piratage en proposant des offres légales moins intéressantes et plus vérouillées que ce qu’on peut trouver gratuitement sur internet ?
Comment peut-on prétendre agir en faveur de la culture et contre le vol, en, d’un côté, prévoyant une taxe sur la copie privée (taxer c’est tacitement accepter), vérouiller l’offre légale, et de l’autre fliquer chaque internaute français durant un an (où est la présomption d’innocence) ?
Si tu veux en savoir plus, je te suggère de lire cet article :
http://videonoob.fr/appel-hadopi.html
Taxer serait tacitement accepter ? Nous payons des taxes pour payer la police, cela ne nous donne pas le droit de voler, mais rend possible la défense de nos droits fondamentaux, parmi lesquels la propriété intellectuelle.
Que les offres payantes soient moins intéressantes que « ce que l’on trouve gratuitement sur Internet », je comprends mal l’argument. Les modalités de la consommation, (pouvoir voir et faire voir, écouter et faire écouter, copier et distribuer) , c’est exclusivement au propriétaire des droits de les dicter, libre à moi de refuser de consommer. Les gens comprennent lorsqu’ils vont au théâtre qu’ils doivent laisser leur caméra éteinte, alors pourquoi pas sur internet?
@Jean-Joseph : Pourquoi se la jouer « seul contre tous » dans votre commentaire ? Nous sommes tous d’accord pour dire que le piratage est condamnable de fait … Vous n’avez vraisemblablement pas lu le billet que je vous ai suggéré, vous devriez.
« Celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour obtenir un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre »
Benjamin Franklin
@Cantaeus : J’ai bien lu les diatribes du site http://videonoob.fr/appel-hadopi.html contre les distributeurs de contenus, méchants capitalistes, les louanges des quelques artistes qui ont fait leur coup de buzz en distribuant leur contenu gratuitement, les regrets d’une licence globale dont je ne perçois pas l’équité, une hantise fanstamagorique du big brother, mais aucune contre-proposition précise permettant de lutter contre le piratage et de défendre les artistes et leurs éditeurs. Je ne suis ni artiste ni éditeur, mais j’en appelle au sens commun pour réaliser que seule une défense vraiment dissuasive de ces deux acteurs essentiels peut nous permettre de faire vivre une production culturelle de qualité. Quand les libraires, les disquaires et les cinémas seront fermés, c’est TF1, M6 et MSN qui auront encore la puissance médiatique suffisante pour continuer de produire la Star Ac, ou Spielberg pour Indiana Jones 5 avec des royalties publicitaires, pas Thomas Fersen ni Abellatif Kechiche.
En empêchant effectivement des artistes et éditeurs talentueux de gagner légitimement leur vie, le statu-quo (l’unanimité que « voler c’est pas bien, mais punir le vol c’est pire ») promet au consommateur une érosion de la qualité de l’offre – la liberté de choisir entre du tabloïd et du plagiat. Je ne chéris pas cette liberté là, et je ne crois pas être isolé. La démocratie tranchera n’est-ce-pas ?
@Jean Joseph :
Tout d’abord, merci pour tes réponses, je suis ravi de pouvoir enfin confronter mon point de vue à mon opposé sans pour autant tomber dans le ridicule.
Ensuite, merci pour les « diatribes » dont je suis l’auteur.
Pour ce qui est du « coup de buzz » des artistes, et bien oui, surement, ces rares artistes a avoir (parce qu’ils le pouvaient financièrement bien sur) distribué leurs albums à prix libres ont bien trouvé une manière d’attirer l’attention, et bien plus encore lorsqu’ils prennent position contre le fonctionnement de leurs maisons de disques.
Fini le temps où le coût de production d’un CD justifiait les 50 à 80% de commissions qu’une maison de disque prenait à l’artiste (la preuve avec l’offre Jamendo et sa qualité). Les prix et les tendances ont-ils évolués dans le bon sens ? J’ai peur que non.
Avez-vous été faire un tour sur Jamendo, et écouter quelques-uns des 10 000 albums publiés gratuitement. Estimez-vous que ce mode de diffusion (qui n’est peut être pas le meilleur, a voir avec le temps), ne favorise pas la diversité ? Je crois exactement l’inverse. Je ne télécharge pas ce que je peux légalement enregistrer à la télé, et aucune sanction ne pèse alors contre moi, mais j’écoute ce qui peut être différent, et je profite ainsi de la diversité sans nuire à quiconque, bien loin de ce que vous pouvez nommer le « statu quo ».
« Quand les libraires, les disquaires et les cinémas seront fermés » … Un livre est un livre, j’attends le jour où internet nuira aux libraires; les disquaires ne font plus que 50% de ventes face aux offres légales, c’est dans l’ère du temps, les gens ont un iPod, pas un baladeur CD, comme les bateaux naviguent à moteur, et plus à voile.
Si le cas du cinéma est lui, bien plus problématique, l’inclure dans une citation alarmiste prévoyant leur fermeture définitive n’est pas plus cohérente que de comparer un projet de loi considéré comme liberticide et jugée comme telle par les députés européens (élus démocratiquement) mais plébiscitée par les gouvernements (nommés, eux, bien moins démocratiquement) soumis aux pressions des lobbies, que vous jugez comme « une hantise fanstamagorique du big brother ».
J’espère alors que, comme vous dites, la démocratie tranchera.
De l’intérêt d’une licence globale ? Considérons le problème sous un autre angle. Les français piratent, massivement, c’est un fait. Les moyens techniques à mettre en place pour que cela continue de manière « masquée » une fois les règles de filtrage prévues sont démesurément simples à mettre en place face à la complexité d’élaboration dudit filtrage. Voila donc que face à une prétendue « chasse aux pirates, aux terroristes » on privilégie ouvertement la surveillance, qui n’aura pour effet que de provoquer une fuite en avant du cryptage des communications portant l’objectif plus encore hors d’atteinte de ce qu’il ne l’était déjà…
Les français téléchargent, c’en est devenu culturel, et cela nuit à l’économie de la musique, du spectacle et du cinéma dans l’état actuel des choses, certes. Mais pensez-vous vraiment que les gens achèteraient ce qu’ils téléchargent ? Pure utopie ! Ne pensez-vous pas au contraire qu’un des 100 morceaux écoutés par un « pirate » lui fera découvrir un groupe intéressant, permettant aux artistes « différents » de parvenir sur le devant de la scène « autrement » que par une maison de disque (ex. Koxie Garçon, Max Boublil) ?
De là naît (et est morte) l’idée de la Licence Globale, permettant de rémunérer dans une mesure inconnue, puisqu’abandonnée avant sa mise en place, les ayant droit, et, a terme, les artistes, a qui reviennent, comme vous le dites si bien « exclusivement au propriétaire des droits de les dicter, libre à moi de refuser de consommer ».
En espérant vous (re)lire très bientôt.
Merci pour vos interventions qui prolongent le débat engagé dans mon billet
@Jean-Joseph: Ton point de vue est compréhensible mais il ne prend pas en considération l’ensemble des éléments disponibles.
- Sur le terme liberticide : il est peut être un peu fort cependant couper l’accès à Internet c’est couper l’accès à un Savoir et des Connaissances extraordinaire, c’est d’une certaine manière se couper du monde (pour un utilisateur d’Internet comme moi en tout cas). Exemple très grossier : trouverais tu normal qu’on enlève le permis de conduire à un voleur sous prétexte qu’il se sert de sa voiture pour effectuer son délit ?
- Sur le fait qu’être téléchargé fait perdre des sous aux artistes : BIEN AU CONTRAIRE !! Plus un artiste est téléchargé plus il est connu et plus il gagnera de l’argent, c’est d’une logique simple mais implacable. Arrivera le jour ou ils se feront payer pour qu’on écoute leur musique (à la radio c’est presque le cas déjà, les artistes doivent être très très gentil pour passer sur certains ondes).
Une étude du gouvernement canadien fin 2007 a prouvé qu’il existe une relation positive entre téléchargement et ventes de CD. La conclusion de l’étude portant sur 2100 ménages est sans appel : les téléchargeurs achètent plus de CD, et je rajouterais qu’ils fréquentent bcp plus les concerts des artistes qu’ils téléchargent. A partir de là, dire que cela fait perdre de l’argent aux artistes est faux, et encore plus aux « petits artistes » qui se servent souvent d’Internet pour se faire connaitre.
- Sur le fait que les offres payantes sont moins intéressantes : les majors ont du mal à se mettre à Internet ce sont eux qui indirectement ont contribué au développement du téléchargement illégal. Combien de temps a t on du attendre avant de pouvoir télécharger légalement des chansons ? Ensuite, il y a eu l’histoire scandaleuse des DRM. Les majors n’ont pas su faire évoluer leur business model car ils n’en voyaient pas l’intêret commercial, se faisant énormément de sous avec leur CD ils n’ont pas voulu prendre de risque en distribuant leurs titres sur Internet via des offres attractives pour le consommateur. Ils peuvent s’en mordre les doigts aujourd’hui c’est ENTIEREMENT de leur faute !
L’absence d’offre payante intéressante sur Internet est l’unique problème de la baisse de leur revenu, le format CD tend logiquement a disparaitre il est normal que les ventes baissent.
Bref, les majors se plaignent d’un problème qu’ils ont provoqué, et maintenant ils tentent de faire passer une loi pour continuer à protéger leur business model dépassé. La loi Hadopi connu aussi sous le terme de « Création et Internet » est donc apparu, le soucis c’est que sous le terme Création il n’y a aucune mesure prise pour développer l’offre légal de téléchargement, uniquement des sanctions, et c’est bien là le principal problème !! Ils persistent dans leurs erreurs, comment convaincre les gens d’acheter de la musique s’ils ne peuvent pas le faire comme ils le veulent, c’est à dire simplement et rapidement ?!?
@Canteus
Je ne vais pas pleurer des larmes de crocodiles sur les déboires des grosses maisons de disques, je m’inquiète du sort des petites, qui avaient dèjà des problèmes de survie liés à la concentration des médias (indépendemment d’Internet). Même chose pour l’érosion des marges de TF1.
Qu’internet abaisse les coûts de distribution, facilite a priori la diversité est indubitable, j’en conviens et nous pouvons tous nous en réjouir. C’est surtout le consommateur qui y gagne, cependant aujourd’hui, nous sommes d’accord pour comprendre que la majorité des artistes s’inquiète, et que personne ne peut les rassurer vraiment.
Certes les libraires ne sont pas en voie d’extinction, mais je m’inquiète tout de même de la menace qui pèse sur le prix unique, qui permet aux libraires de survivre en face d’Amazon.
Face à l’exhubérance du téléchargement généralisé et les dommages devenus tangibles que ce phénomène cause à la production, il me semble salutaire de susciter une évolution des moeurs par des mesures coercitives adaptées (un peu comme les radars automatiques). Internet n’est plus un espace de communication discrétionnaire, comme le téléphone, pour lequel le citoyen réclame à raison l’intervention d’un juge avant que les pouvoirs publics s’arrogent le droit de procéder à des écoutes. Internet est devenu un espace public à part entière. En tant que tel, chacun accepte le fait qu’on n’y agit pas impunément et que l’anonymat de l’internaute est une protection (diffamation, vols d’identité) contre les autres internautes, pas fondamentalement contre l’état qui est bienvenu pour lever cet anonymat en cas d’activité criminelle.
Pour illustrer mon propos, je vais prendre une image. Considérez la rue devant votre maison. Imaginez que la police y ait légalement installé une caméra qui observe le traffic. Un jour, un 38 tonnes se gare devant chez vous, débarque et embarque des colis opaques de votre domicile. La police se déplace sur le champ et vient observer le manège. Dans une société où ce pattern a seulement 0.001% de chances de correspondre à une activité criminelle quelconque, nous pourrons tous nous émouvoir que la police consacre de tels moyens pour surveiller votre domicile et de s’intéresser à ce qui a une probabilité écrasante de correspondre à un banal déménagement. Si au contraire ce pattern à 90% de chances de correspondre à une activité criminelle, et que seule la perspective que la police débarque va effectivement décourager cette activité, nous nous émouvrions au contraire si la police ne se déplaçait pas.
Si jusque là nous sommes d’accord, il reste la question de savoir comment la menace d’une surveillance technique sur Internet peut être dissuasive sur le long terme, c’est-à-dire résister à une surenchère dans les techniques de cryptage et de disséminations propres aux réseaux P2P ?
Sur internet, nous ne parlons pas ici de problèmes de terrorisme, de diffamation ou de vols d’indentité, mais d’un problème d’échanges massifs de bien culturels volés. Je vous rejoins sur le fait que ni une réponse de type Echelon (collecte et scanning massif), ni une surenchère dans les techniques de décryptage ne sont viables et adaptées. J’estime en revanche que sans attenter à la vie privée, sans y consacrer des sommes folles, la puissance publique peut surveiller l’usage en terme de bande passante, de connections IP et mettre au point une sélection permettant d’isoler les patterns de téléchargements massifs. Je veux bien que les logiciels et les protocoles d’échanges évoluent constamment, mais pour télécharger industriellement des films et des CDs il faudra toujours utiliser la bande passante d’une façon bien différente que pour envoyer des souvenirs de vacances, même en HD, à sa famille, ou parler à ces potes en vidéoconf. Les techniques d’échanges pourront évoluer, mais camoufler des patterns de bande passante est autrement plus ardu que de crypter un message. Si comme je le comprends c’est sur la base de ce type de critères que Hadopi va inspecter plus avant, puis m’adresser courriels et lettres recommandées avant de me couper le robinet internet, franchement je crois la mesure dissuasive, économique et efficace, et l’amende effectivement proportionnée.
@J-J: Réponse intéressante et réfléchie, cependant elle ne m’était pas destinée et ne répond donc pas aux points que je soulève, dommage. Tu t’inquiètes du sort des petites maisons de disques alors que c’est justement elles qui profitent du développement d’Internet et des Nouvelles Technologies. Cela change certaines règles du jeu, et c’est largement à leur avantage face aux gros majors.
Le problème encore une fois n’est pas uniquement le fait qu’on punisse les téléchargeurs, mais plutôt que le texte ne propose que ça. Encore une fois, ils ne font que protéger un business model dépassé, sous prétexte qu’ils n’arrivent pas à s’adapter. Hadopi devait proposer une vrai alternative légale au téléchargement pirate, et ce n’est vraiment pas le cas.
Perso je pense que la musique devrait être quasiment gratuite (et je prédis que ça sera bientôt le cas) car il y a bien d’autres manières pour l’artiste de gagner de l’argent. Il n’y a qu’à voir le succès de Deezer (offre légal d’écoute de musique gratuite) pour comprendre que les majors se trompent complètement de chemin.
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